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Interview

« Je suis parfois ma pire ennemie ! » Laurie Peret

Originaire de Trappes, dans les Yvelines, Laurie Peret a signé un premier coup d’éclat en 2018 avec Spectacle alimentaire en attendant la pension. Avec À bientôt quelque part, qu’elle interprétera sur la scène de l’Escale, fin novembre, l’humoriste creuse un peu plus le sillon de l’intime. Entretien avec une maman célibataire et sensible.

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En quoi À bientôt quelque part est-il différent de votre première création ?

J’ai dressé le constat qu’avec Spectacle alimentaire en attendant la pension, je me suis fait connaître à travers mon personnage. Avec ce nouveau seule-en-scène, j’ai voulu raconter qui j’étais vraiment : une mère célibataire de 40 ans menant une vie géniale parsemée d’embûches. Je suis parfois ma pire ennemie ! Malgré cela, ces derniers temps, j’ai rencontré quelqu’un de sympa et que j’adore : moi.

Entrecoupez-vous toujours vos textes avec des passages chantés ?

Oui. Plus mélodiques et plus abouties que ce qu’elles ne l’étaient, les chansons représentent environ un tiers de ce spectacle. La première, intitulée Faites du bruit, accompagne mon entrée sur scène et je termine avec À bientôt quelque part. Entre les deux, j’interprète Enculé de monde ou Amour et incarcération, accompagnée d’un petit piano.

Dans Spectacle alimentaire en attendant la pension, vous parliez beaucoup de votre fille de 10 ans. Est-elle toujours aussi présente ici ?

J’en parle moins pour me concentrer sur moi. Je pense qu’elle n’apprécierait sûrement pas si elle assistait au spectacle. Je peux jouer de cet artifice, car elle est trop jeune pour écouter certains passages. D’ailleurs, lorsque j’aperçois des enfants de moins de 14 ans dans la salle, cela me met mal à l’aise, même si je n’adapte pas le texte pour autant.

Que confiez-vous sur vous ?

Je suis née sous insémination artificielle et ne connais pas mon père. Je ne peux évidemment pas éluder le sujet. C’est une quête identitaire que j’ai envie de mener à bien, mais le plus tard possible. J’ai compris que savoir qui est mon père ne changerait pas grand-chose à ma vie. Même sans cela, je sais qui je suis. Je parle également de mon attirance pour les mecs dangereux. J’ai un abonnement aux mauvais garçons et aux connards (sic), mais j’essaie de progresser.

Vous avez commencé en suivant les cours d’une école d’improvisation. Qu’en avez-vous tiré ?

Ce sont les fondations. Avec mon équipe, nous avons même été champions de France d’impro. Je me suis ensuite orientée vers des études de publicité, tout en chantant dans des cabarets. Une amie m’a alors proposé de participer à un concours d’humour que j’ai gagné. Mes potes de l’impro restent, à mes yeux, les gars les plus drôles du monde. Il arrive même que les appelle à deux heures du matin pour tester mes vannes.

Pourquoi votre spectacle s’appelle-t-il À bientôt quelque part ?

C’est comme un rendez-vous que je fixe au public, même si je ne suis pas sûre qu’il y aura une suite après. Je vis cette expérience comme si c’était la dernière. Je savoure l’instant et ne m’interdis pas de quitter la scène pour monter une cabane à surf sur la plage et y vendre des glaces ou, pourquoi pas, faire du cinéma. Le 18 décembre, je serai d’ailleurs à l’affiche du film Sous écrou de Hakim Boughéraba.

Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)

Venez applaudir Laurie Peret dans À bientôt quelque part samedi 23 novembre à 20h15 à l’Escale de Melun.

Tarifs : 37 à 41 €. 

Infos : 01 64 52 10 95.