Culture / Interview
Résidence artistique en communes
Publié le
Pourquoi avez-vous décidé d’accueillir ces artistes en résidence dans votre commune ?
Philippe Charpentier : "Nous avons été très enthousiaste quand la Communauté d’Agglomération nous a proposé ce projet. Comme beaucoup de villages, nous sommes très éloignés des structures et des services culturels, donc nous sommes preneurs de ce type d’actions."
En quoi consiste ce projet de résidence artistique ?
Sylvain Dubos : In Fine est une compagnie artistique de Rouen que nous avons fondée il y a 10 ans. Nous essayons de mettre en place un langage artistique qui croise deux disciplines : la musique et la danse aérienne, sur des surfaces verticales. La résidence artistique s’appelle « LIGNE[S] », l’objectif est de travailler sur différents types de lignes : lignes architecturales, lignes de vies, lignes d’écritures, lignes téléphoniques, … qui viendront s’articuler autour du territoire qui nous accueille. Chaque ligne sera associée à un artiste invité, nous travaillerons avec trois plasticiens et une écrivaine. Les ateliers avec les habitants prendront la forme de peintures avec le jeune public, ou d’écriture de poèmes avec les personnes âgées ; ou encore la création de musiques. Nos danseurs pourront ensuite s’inspirer de ces travaux pour les restituer en mouvement lors d’une représentation avec les habitants.
Qu’espérez-vous transmettre aux habitants ?
Philippe Charpentier : "Dans nos communes, les liens entre les habitants se font souvent via les enfants, autour des spectacles de fin d’année ou des animations qui leur sont proposées, qui sont des moments fédérateurs pour les familles. Cette résidence sera l’occasion de faire se rencontrer les habitants autour d’une pratique artistique et rompre les barrières de l’âge. A Limoges-Fourches, 120 des 600 habitants ont entre 3 et 10 ans, il est important de leur proposer des activités d’éveil artistiques. Nous souhaitons développer des animations culturelles, notamment dans l’église de Limoges- Fourches qui a été rénovée il y a deux ans."
Laisser une trace de notre passage sur le territoire
Sylvain Dubos : "Nous aimerions leur transmettre le processus créatif, autour d’une ligne narrative, d’une ligne chorégraphique ou musicale ; qui in fine aboutissent à un spectacle. Nous souhaitons également les faire se rencontrer autour de cette idée de « lignes téléphoniques », qui créera un réseau social sans téléphone, et qui pourrait croiser des publics qui n’ont pas pour habitude de se côtoyer. Nous espérons également que les oeuvres travaillées avec les plasticiens pourront laisser une trace de notre passage sur le territoire."